Revue de presse
À Béthune, Fer art s'offre un pôle aluminium pour ses 80 ans
Publié le 11/10/2013 dans revue de presse
Ce vendredi matin, Fer art avait mis les petits plats dans les grands pour recevoir le gratin politique et économique du Béthunois. La serrurerie-ferronnerie fêtait ses 80 ans et inaugurait son pôle aluminium.
Technoparc Futura, ce matin. Il y a du beau monde chez Fer art : des élus (Stéphane Saint-André, Henri Boulet, Nadine Lefebvre, Jean-Marie Courtois…), la sous-préfète Simone Mielle, le président de la Confédération générale des SCOP Patrick Lenancker et Philippe Vasseur, président de la CCI régionale. Tous unis pour célébrer les 80 ans de la serrurerie-ferronnerie.
Quatre-vingts ? En fait un peu plus, puisqu’Émile Beaucourt l’a fondée en 1927. L’entreprise devient une SCOP en 1933. 1933-2013, 80 ans, le compte est bon et il démontre qu’« une coopérative peut durer, investir et se développer », se réjouit Philippe Vasseur. Stéphane Saint-André, membre de la commission Économie sociale et solidaire à l’Assemblée nationale, cite Jean Jaurès, « qui en soutenant les verriers de Carmaux en 1896, a participé à la création de la première coopérative ouvrière de France », et souligne le «beau paradoxe des SCOP : coupler marché, compétitivité et solidarité ».
Fer art a failli ne pas survivre à la Deuxième Guerre mondiale : son PDG élu, Émile Beaucourt, capitaine d’un réseau de résistance, est arrêté et fusillé en avril 1944, et les ateliers rasés par deux bombardements. Une poignée d’irréductibles maintiennent l’entreprise à flot, sous la houlette de Paul Salon, auquel ont succédé Alfred Delacroix puis Jean-Marie Courtois. Pendant les Trente Glorieuses, Fer art se développe sur les marchés des petites charpentes, des escaliers, des garde-corps, des passerelles et des portails.
En 2000, Éric Pila devient PDG au départ en retraite de son beau-père, Jean-Marie Courtois. Fer art quitte la rue de l’Abattoir pour de nouveaux locaux au technoparc Futura en 2003. D’une vingtaine dans les années 90, l’effectif est passé aujourd’hui à 38 salariés, dont trois embauchés récemment pour le développement du pôle aluminium. La coopérative s’est lancée dans cette activité il y a quatre ans en louant un local à Artois Comm. au Pilastre, à Vendin-lès-Béthune, commune dont Jean-Marie Courtois est aujourd’hui le maire.
L’anniversaire a été l’occasion d’inaugurer le nouveau pôle aluminium. Début novembre, la production sera rapatriée au parc Futura dans un local de 170 m², bientôt doté d’une mezzanine de 50 m². L’extension des locaux a coûté 350 000 €. « En serrurerie, nos carnets de commandes sont remplis, on a sept ou huit mois de boulot d’avance, se rengorge Éric Pila. Mais on travaille très peu avec les collectivités et on s’est rendu compte qu’il y a beaucoup de lots mixtes serrurerie-aluminium. Le responsable du pôle aluminium aura la charge de travailler sur les appels d’offres. L’objectif, c’est de réaliser 1 M€ de chiffre d’affaires annuel sur l’alu et de rester à 3 M€ sur l’acier. » Et pour le développement ultérieur, Fer art dispose de 6 500 m² de terrain de l’autre côté de la rue.
Tout n’est cependant pas rose : le PDG déplore la difficulté à recruter du personnel qualifié. « Dans une SCOP, il faut des gens qui s’investissent. J’ai des jeunes en alternance mais il faudrait des aides pour accompagner leur formation. D’autant que je m’engage à les embaucher après. »